On en parle peu car en France la tendance est plutôt à la cigarette, cigarette électronique ou cigare mais le tabac à chiquer ou tabac non fumé est la forme de tabac la plus répandue dans le monde, sous forme de feuille de tabac, palet de tabac ou encore tresse de tabac que l’on conserve dans sa bouche pendant plusieurs heures : entre les dents et la bouche. On le connait aussi sous le nom de chique qui, lorsqu’il est dans la bouche, produit un liquide noir, épais et goudronneux. On reconnait le plus souvent un chiqueur de tabac car il crache sans arrêt ce liquide noirâtre. Contrairement à ce que l’on pense, c’est la forme de tabac la plus consommer encore dans le monde et les industriels l’ont bien compris : ils proposent de plus en plus de produits à base de tabac non fumé afin de compenser les pertes financières liées à la réduction de consommation de tabac à fumer : la cigarette. En effet les campagnes de publicité, la prévention que met en place l’état et les augmentations considérables du prix du tabac réduisent fortement la consommation.
Quels sont les effets du tabac à chiquer sur la santé? Crée t’il une dépendance comme celle de la cigarette? Faut il préférer le tabac à chiquer plutôt que la cigarette?
Principaux effets du tabac à chiquer sur la santé
Le tabac à chiquer, tout comme le tabac à fumer contient de la nicotine, on observe donc les mêmes risques sur la santé qu’avec la consommation de cigarette. On a de plus constaté la présence de 28 substances cancérigènes ou encore des nitrosamides et des arômes artificiels nocifs pour la santé (source : stopletabac.fr).
Voici donc les risques d’une consommation régulière de tabac à chiquer :
- Risques cardio-vasculaires : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle
- Accélération du rythme cardiaque
- Risques de cancers : cancer de la bouche, du pharynx (gorge), de l’estomac, du poumon. On observe ces cancers d’autres parties du corps mais ces derniers sont les plus fréquents.
- Risques de bronchites chroniques
- Risque d’emphysème : c’est une maladie des alvéoles pulmonaires qui va progressivement endommager le poumons, le malade ne peut alors plus respirer normalement.
- Risque de kératose : c’est un épaississement cutané qui peut dégénérer en cancer
- Vieillissement prématuré
- Risque de développer un diabète de type 2
- Effets sur la reproduction : risque d’infertilité, risque de pré-éclampsie chez la femme enceinte, d’accouchement prématuré, risque d’un petit poids pour le bébé à la naissance.
Risques de lésions de la cavité buccale :
- Risque de parodontite : c’est l’inflammation des tissus qui soutiennent la dent
- Risque de carie dentaire
- Mauvaise haleine
- Risque de tâches sur les dents
- Risque de diminution du goût
- Risque d’augmentation de la plaque dentaire et du tartre
- Sensibilité au froid et au chaud
Dépendance du tabac à chiquer
Le tabac à chiquer contient de la nicotine, tout comme le tabac contenu dans la cigarette. A ce titre, il crée la même dépendance physique et psychologique chez la personne qui le consomme. La nicotine passe rapidement dans le sang grâce aux petits vaisseaux sanguins qui se trouvent dans la bouche, de ce fait, la dépendance nicotinique est toute aussi présente.
Lorsque l’on chique du tabac, on observe les mêmes signes de manque lorsque l’on essaie d’arrêter le tabac à fumer :
- envie incontrôlable de chiquer du tabac
- sensation d’irritabilité chez la personne
- troubles de la concentration qui est focalisée sur l’arrêt de la consommation de tabac
- troubles du sommeil : insomnie, réveils fréquents
- fatigue : souvent liée aux nuits de mauvaise qualité
- anxiété
- maux de tête
Lorsque l’on chique du tabac, la nicotine est absorbée plus lentement que lorsque l’on fume une cigarette, elle crée cependant la même dépendance que le tabac à fumer. Une boule de tabac à chiquer représente environ 3 cigarettes, on peut donc dire qu’au bout de 30 minutes, le consommateur à fumer l’équivalent de 3 cigarettes. Si le consommateur consomme toute la journée du tabac à chiquer, il aura une grande dose de nicotine. Il est plus difficile de quantifier les doses de nicotine absorbées par le consommateur ce qui rend le tabac à chiquer dangereux.
Faut il préférer le tabac à chiquer à la cigarette?
Le tabac à chiquer est, selon les études menées à ce sujet, sensiblement moins toxique que le tabac à fumer. Selon toujours des études, le tabac à chiquer pourrait être une aide au sevrage du tabac à fumer mais à court terme. A long terme, le tabac à chiquer n’est pas utile au sevrage, il serait même responsable d’une double consommation de tabac : à fumer et à chiquer.
On peut donc en déduire qu’il n’est pas bénéfique de chiquer lors de sevrage du tabac à fumer et il sera déconseillé d’utiliser du tabac à chiquer pour un sevrage nicotinique. L’efficacité des traitements pharmaceutiques n’est pas prouvée pour le sevrage du tabac à chiquer. Les patchs, gommes, sprays et autres ne seraient pas efficaces pour arrêter ce type de tabac. Cependant, les thérapies comportementales seraient beaucoup plus efficaces.
Le tabac à chiquer est sensiblement moins toxique que le tabac contenu dans la cigarette, en revanche il est tout aussi addictif et les risques pour la santé restent les mêmes. Il n’est donc pas conseillé de fumer du tabac à chiquer.
Vous comprenez donc que chiquer n’est pas mieux que le tabac à fumer. Il provoque la même addiction que la cigarette et tout autant de maladies graves. C’est pourquoi il est fortement déconseillé de pratiquer cette activité, tout autant que fumer une cigarette.
Pour résumer
La consommation de tabac à chiquer est en augmentation, elle est l’une des formes de tabac les plus consommée dans le monde, bien devant la cigarette. Elle touche surtout une population jeune : en dessous de 25 ans. Il est donc important de faire de la prévention pour chez ce type de consommateur. Le tabac à chiquer, même si il n’est pas inhalé reste très toxique pour le corps et la santé du consommateur. Les cancers, les atteintes buccales et autres maladies liées au tabac non fumé sont nombreuses, son usage est donc vivement déconseillé.
De plus, il est souvent très difficile de se débarrasser complètement d’une addiction. La dépendance, quelle qu’elle soit, peut être très pesante pour la personne dans son quotidien. Il existe cependant des professionnels et des thérapies pour nous aider efficacement à nous en libérer durablement, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de spécialistes.
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