Le monde de la médecine peut s’observer à l’œil nu, mais seule une loupe permet d’apprécier sa richesse. Si la physique est à la fois dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, la médecine ne s’intéresse qu’aux objets de petite taille. Des objets, que nos capacités oculaires ne nous permettent pas d’observer. Dans cet article, nous nous sommes penchés sur l’importance des loupes dans le monde de la médecine. Mais avant d’aborder ce sujet, un petit rappel s’impose.
Fonctionnement d’une loupe
Une loupe est un instrument optique permettant d’obtenir une image virtuelle agrandie d’un objet réel. Mais comment est-ce possible ? C’est tout simplement grâce aux propriétés de la lumière et du verre. Lorsqu’elle se déplace dans un milieu transparent, comme l’air, la lumière a une vitesse propagation constante. Mais lorsqu’elle change de milieu, en passant de l’air à l’eau par exemple, cette vitesse change, déviant la trajectoire initiale des rayons lumineux : c’est ce qu’on appelle en optique, la réfraction. Un phénomène, que l’Homme a appris à exploiter, grâce au verre.
En effet, on peut reproduire la réfraction à l’aide d’une lentille, un milieu transparent dont au moins l’une des faces est courbée. Si les rayons lumineux déviés à la sortie de la lentille s’approchent les uns des autres, on parle de lentille convergente. Selon la position de l’objet à observer par rapport à la lentille, on peut obtenir différents types d’images. Il s’avère qu’en observant un objet situé entre le foyer et le centre optique d’une lentille convergente, on obtient une image plus grande que l’objet. Une loupe fonctionne donc tout simplement sur le principe d’une lentille convergente.
Utilisation des loupes en médecine
Dans le monde de la médecine, les loupes sont principalement utilisées par les praticiens dont l’exercice impose de travailler sur des objets de petite taille, comme les dentistes et les chirurgiens. Bien sûr, celles qu’ils utilisent sont très différentes de l’image mentale que l’on peut se faire d’une loupe. On parle de loupe, mais en réalité, leurs appareils se portent comme des lunettes. Le praticien a en effet besoin d’avoir les mains libres.
Les paramètres de la loupe doivent être adaptés à la profession. En odontologie générale ou implantologie, le grossissement doit être compris entre 2,5X et 3,5X. En endodontie, en chirurgie ou en travaux de laboratoire, il sera nécessaire de travailler avec un grossissement compris entre 3,5X et 5,5X.
Dans l’idéal, un praticien devrait disposer d’une loupe entièrement personnalisée en fonction
- De la distance de travail. La plupart des professionnels de santé travaillent à distance constante. On détermine une distance optimale en fonction de la taille et de la position du praticien. La distance de travail est influencée par le grossissement de la loupe.
- Du champ de vision. Il est nécessaire pour les professionnels de santé de disposer d’un champ de vision large, permettant d’observer au mieux la zone d’opération. Le champ de vision de la loupe est lié à son diamètre et à son grossissement.
- De la profondeur de champ. La profondeur correspond à la portée de mise au point délivrée par la loupe. Elle détermine à quel point la loupe peut être déplacée ou inclinée tout en gardant un champ de vision stable. Elle dépend du grossissement, de l’éclairage, de la conception optique, mais également des paramètres extérieurs.
L’importance des loupes en médecine
Pour comprendre l’importance des loupes dans le monde de la médecine, il faut rappeler son rôle. Nous savons tous à quoi sert une loupe : à obtenir un zoom d’un objet de petite taille que l’on a du mal à observer. Oui, mais il y a une dimension que l’on oublie souvent d’aborder, qui touche particulièrement les professionnels de santé : la fatigue oculaire.
Au-delà de la nécessité d’obtenir un grossissement de la zone à traiter, les loupes offrent un avantage considérable au praticien : l’amélioration de la posture de travail. En effet, la médecine est un domaine dans lequel les yeux sont particulièrement sollicités. Bien que le médecin utilise ses mains pour pratiquer ses soins, son instrument principal est sa vision, qui rapporte les informations au cerveau. C’est d’autant plus le cas aujourd’hui avec les techniques opératoires modernes qui exigent davantage de précision.
En l’absence de support pour accompagner la vue, les praticiens ont tendance à adopter des positions inconfortables générant des douleurs dorsales chroniques. En effet, plus la distance de travail est grande, plus la vision est mise à l’épreuve et tout effort visuel insuffisant sera compensé par un effort musculaire. Or, certaines opérations chirurgicales peuvent durer plus d’une dizaine d’heures, venant confronter l’endurance du praticien. Celle-ci sera mise à mal par la répétition des gestes effectués pour pallier les limites de l’œil. Ainsi, les loupes interviennent dans l’ergonomie de travail par le confort qu’elles apportent. En fait, c’est la principale raison pour laquelle elles sont utilisées.
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